Aller au contenu principal

Je suis rentré hier de Nice, où le temps fut assez décevant pour un mois d'Avril: température peu élevée, beaucoup de vent, pas mal de nuages et quelques pluies. Heureusement le fameux ciel bleu de la Côte d'Azur était quand même présent la plupart du temps. Je n'ai réussi à me baigner les quelques jours où cela aurait été possible.

Voici deux photos du dernier jour de mon séjour, en fin de journée, prise depuis la colline du Chateau. Les nuages étaient de retour après un après-midi plutôt ensoleillé.

Le vieux Nice vue du Chateau

Le ciel de Nice par un temps nuageux d'Avril

Je ne voudrais pas transformer ce blog en «un pousse à la consommation», et en faire un Inrocks au rabais, mais il m'est aussi impossible de ne pas vous recommander de vous précipiter sur Blankets, une bande dessinée de Craig Thompson qui fera date dans l'histoire du huitième art.

Comme à propos je ne travaille pas aux Inrocks/Telerama/Technikart, les mots justes que je devrais utiliser pour décrire à quel point Blankets est une oeuvre sublime me manquent. Il s'agit d'un roman graphique, au sens américain du terme, racontant sur un mode autobiographique une histoire d'amour entre deux adolescents issus de milieux modestes, partageant la même foi chrétienne.

Bon, ceci n'est qu'un mince aperçu de l'histoire. Et une bande dessinée, tout comme un roman ou un film, ne se résume pas à une histoire. Il faut y ajouter les personnages et le style, autres ingrédients qui constituent une oeuvre.

Dans Blankets l'alchimie entre les dessins et l'histoire, entre la beauté graphiques des personnages et la pureté de leurs sentiments, entre les paysages enneigés et la chaleur humaine, atteint une perfection que je n'ai jamais vue ailleurs.

(Attention le paragraphe suivant révèle la fin de l'histoire)

Mon seul regret concerne le dénouement: Que Craig questionne sa foi à la lumière de la philosophie pour s'en défaire me paraît une évolution naturelle. Qu'il décide dans le même mouvement de couper les ponts avec Raina, alors même que les liens qui l'unissaient à elle allaient au delà et semblaient plus fort que leurs sentiments religieux, me laisse triste et perplexe. Cet amour n'aurait-il pas pu survivre au passage à l'âge adulte, quitte à se transformer en amitié?

ps: En écrivant cet article j'ai découvert le blog de Craig Thompson, lisible sans flash, contrairement à son site.

Choisir un Silverberg de poche en librairie, c'est un peu choisir la solution de facilité lorsque je ne sais pas quoi acheter comme livre, ayant oublier ma liste de livres à lire. La lecture est agréable, les univers qu'il décrit, qu'il s'agisse de faune, de flore ou de sociétés humaines, sont dépaysant, plaisants à découvrir, détaillés et précis.

Roman d'apprentissage, Le Long Chemin du Retour raconte le retour chez lui d'un jeune Maître, après la révolte du Peuple contre sa caste. Joseph Keilloran va devoir traverser un continent pour retourner chez lui. Son voyage, ses rencontres, en particulier avec d'autres espèces, vont le transformer profondément et changer sa manière d'appréhender le monde. Ci-après un extrait du dernier paragraphe du livre.

Il n'était plus celui qu'il avait été autrefois, il n'était pas certain de ce qu'il était réellement devenu, et il n'était pas certain du tout sûr de qui il allait être. Il était plein de questions, et certaines de ces questions n'auraient peut-être jamais de réponse, bien qu'il voulût penser qu'il continuerait à les poser, encore et toujours, malgré tout. [...] Il avait suivi la plus longue route possible, un voyage qu'il l'avait entraîné loin à l'intérieur de lui-même et l'avait fait ressortir dans un endroit étrange et nouveau. Il savait qu'il lui faudrait du temps pour découvrir la nature de cet endroit.

Le plus ennuyeux, en matière de politique, est que chacun des participants croit qu'il est le seul à avoir lu son sun tzu et machiavel. Résultat, vous y croisez cent milles connards qui nomment «tactite» leur sauvagerie, «influence» le goût des autres pour leur argent, «efficacité» leur absence de vue à long terme, «réalisme» leur manque de conviction, et «victoire» les bourdes du camp d'en face. Le pire, c'est que tous ces abrutis osent donner le nom de «vie de la cité» à ce qui n'est qu'un sport sanglant.

C'était un dernier extrait du Goût de l'Immortalité avant de ranger ce livre dans ma bibliothèque. Ensuite j'essaierai d'écrire plusieurs billets sur Les Netocrates, un autre livre d'anticipation, un peu moins noir, et sous la forme d'un essai.

Je reprends ici ce que j'ai dit ailleurs: plutôt de que perdre son temps devant la télé à mater une série soit disant subversive, procurez-vous Dream-On, une série vraiment plaisante.

L'histoire est la même que celle de Californication: un gars qui a du mal à se remettre de sa séparation avec sa femme, malgré toute les jolies femmes avec qui il couche depuis.

Dream On était une séries extrêmement drôle, elle aussi avec des scènes assez explicites, mais entrecoupées de flashs de vieux films en noir et blanc qui montrent ce que pense Martin Tupper, le héros. Californication est plus trash: en plus du sexe Hank s'adonne à la cigarette et à l'alcool. Mais dans les deux cas le personnage principal reste amoureux de son ex-femme. En ce sens Californication est plus faux-cul que Dream-On, où le héros gardait une certaines forme de naïveté touchante. Dans Californication Hank met en scène sa décadence pour montrer qu'il est encore amoureux.

Chaque série représente bien son époque. 1990: Dream On se déroule dans un New York, c'est la Côte Est, un peu intellectuelle. Martin est éditeur. 2007: Californication se déroule à Los Angeles, c'est la Côte Ouest, plus tape à l'oeil. Hank est un écrivain qui n'écrit plus dans le milieu du cinéma.

Normalement j'évite d'écrire sur les mêmes sujets que tout le monde, en même temps que tout le monde mais cette fois-ci je me suis laissé entraîné et voilà, c'était mon premier message consacré à un buzz! J'essairai de mieux me contrôler la prochaine fois.

Pour avoir un aperçu de l'histoire racontée par ce roman d'anticipation, le mieux est encore de citer la description qu'en donne la narratrice dans son introduction:

de l’enfant mort, de la femme étranglée, de l’homme assassiné et de la veuve inconsolable, des cadavres en morceaux, divers poisons, d’horribles trafics humains, une épidémie sanglante, des spectres et des sorcières, plus une quête sans espoir, une putain, deux guerriers magnifiques dont un démon nymphomane et une, non, deux belles amitiés brisées par un sort funeste, comme si le sort pouvait être autre chose.

Le roman est constitué d'une longue lettre en forme de confession dans laquelle l'héroïne avoue à un amoureux lointain qui souhaite la rencontrer que, d'une part, elle est bien plus vieille que ce qu'elle prétend, et que, d'autre part, contrairement à lui elle ne doit pas sa longévité à des moyens scientifiques classiques d'échanges d'organes usagés contre des organes clonés.

À partir de son histoire personnelle, nous découvrons celle d'un futur pas si éloigné du notre. Dans ce monde, tous les fléaux en germe en ce début de vingt et unième siècle se sont abattus sur l'humanité: épidémie, atmosphère irrespirable, disparition de la flore et de la faune naturelles, ségrégation entre les différentes couches sociales, terrorisme raciste, manipulation génétique, etc. Bref, c'est du noir, un monde sombre, jamais décrit explicitement, mais qui se détache toujours en arrière plan, en quelques phrases, comme allant de soit.

L'intérêt, la curiosité, que l'on peut trouver amusante ou pas, de ce roman est justement dans la familiarité de ce futur, qui nous est si proche, tout en étant si noir.

En cadeau la couverture de la première édition, celle du livre du poche étant à mon goût trop éloignée de l'atmosphère du livre.

Couverture du livre Le Goût de l'immortalité

Shi est le seul protagoniste de cette pitoyable histoire à avoir vraiment choisi. Je veux dire: effectué des choix, à rebrousse-poil du destin qui voulait lui imposer des catastrophes. À plusieurs reprises, je l'ai vu tout brûler sous ses pas pour sauver ce à quoi il avait décidé de tenir. Il a tout donné à une science, tour perdu pour un ami et tout risqué pour une femme. Bien sûr, encore plus que d'une grande âme, ce genre d'attitude procède d'une grande chance. La première chance de shi résidait dans sa capacité innée à vouloir. Vouloir n'est pas donné à tout le monde. Il faut naître avec des yeux qui voit clair, un cerveau qui décide vite et des bras assez puissant pour agir. Par là-dessus, il faut suffisamment de talent pour que ce que vous voulez, que ce soit une femme, une amitié ou une science, veuille de vous. Et il faut encore la dose suffisante d'orgueil pour estimer que cette science, cette amitié ou cette femme vaut la peine qu'on se donne puisqu'elle est choisie par vous. L'ensemble de ces qualités fait de shi une espèce peu commune. Vous comprenez maintenant pourquoi je n'ai pas donné à cet homme le rôle principal de mon histoire: trop de perfection fatigue. Le souvenir de shi a toujours été pour moi un bon remède contre la tentation du suicide ou du meurtre de masse. On peut estimer que l'humanité n'a pas tout raté, puisqu'elle réussit de temps en temps des créatures comme lui.

Catherine Dufour - Le goût de l'immortalité

Jusqu'à aujourd'hui, Chaville était l'une des rares ville du 92 sud à être dirigée par un maire de gauche, radical gauche précisément. Une scission dans la majorité sortante a mis un terme à cette exception.

Au premier tour des municipales, deux listes de gauche se sont donc affrontées, assez durement parfois dans les propos échangés. Ces deux listes sont arrivées après le candidat de l'Ump. Après s'être félicitée du faible score de la droite, les deux listes ont fusionné. Le total des deux listes aurait dû leur assurer une élection facile.

Curieusement cette fusion a totalement échoué. Ci-dessous les résultats.

Premier tour Deuxième tour Différence Pourcentage
Votants 8005 8223 218 2.72%
Exprimés 7819 7998 179 2.29%
Blancs 186 225 39 20.97%
Maire sortant 2304
PS 1683
Maire sortant + PS 3987 3532 -455 -11.41%
Ump 2946 3708 762 25.87%
Modem 886 758 -128 -14.45%

En résumé:

  • la fusion des deux listes de gauche a perdu 455 voix;
  • la liste de droite en a gagné 762;
  • le modem en a perdu 128;
  • la différence de voix entre les deux listes est de 176 voix;
  • il y a eu 179 voix exprimées de plus...

Ces résultats sont totalement à contre courant des résultats nationaux:

  • une ville est passée de gauche à droite;
  • la droite a augmenté de façon très considérable son score entre les deux tours (25% d'électeurs en plus!)
  • le surcroît de participation a profité à la droite.

Seul point commun avec ce qui s'est passé ailleurs en France: le rôle perturbateur du Modem.

Remarquons que le surcroît de participation (179 voix en plus) n'explique pas du tout la remontée de la droite (762 voix en plus), mais peut avoir fait la différence entre les deux listes.

Cette année le lundi de Pâques tombe fin le 23 mars, ce qui est vraiment très tôt par rapport aux autres années. Pour en trouver la raison, il suffit d'aller sur Wikipedia, la page consacrée à Pâques. On peut y lire que la date de Pâques est fixée au premier dimanche après la première pleine lune suivant ou pendant l'équinoxe de printemps. Le lundi de Pâques suit ce dimanche.

Dans la réalité c'est un peu plus compliqué. La date d'équinoxe utilisée est fixée au 21 mars, ce qui ne correspond pas toujours à la vraie date d'équinoxe de printemps. Par exemple 2008, année bissextile, l'équinoxe a lieu le 20 mars. Quant à la pleine lune, il ne s'agit pas de la pleine lune astronomique, mais de la lune de comput, qui suit un «calendrier lunaire perpétuel ayant un cycle répétitif de 19 ans», et qui peut-être en décalage d'un ou deux jours avec le cycles astronomique.

Au final cette année la pleine lune se produisant le 21 mars, Pâques a lieu le dimanche 23 mars, soit seulement un jour de plus que la date la plus tôt possible qui est le 22 mars. Et voilà, pas de jours férié en avril, mais un en mars.

Autre conséquence de ce lundi de Pâques avancé, c'est le jeudi de l'ascension, six semaines après ce lundi, qui tombe la semaine du 8 mai, et même exactement le 8 mai. Et hop, un jour férié en moins en mai.