Dans les temps idylliques, l’or reposait au fond des rivières et luisait au milieu du ballet des ondines. Puis on l’a transporté dans des cavernes sous la surveillance des dragons, mais ils n’arrêtaient pas de s’endormir et se faisait plus souvent qu’à leur tour décapiter par les héros. Dorénavant, pour plus de sûreté, il est dans les coffres des banques sous ses formes triviales de lingots et de billets - et puis partout, matérialisé de façon plus subtile en bâtiment, mobilier, base de données, ordinateur, capable même de se hausser jusqu’à l’immatériel : matière grise, connaissance, inestimable capital humain.

Vincent Message - Les Veilleurs