Malgré son titre français ridicule, le livre «S’organiser pour réussir» gagne à être lu. Parmi les concepts décrits dans cet ouvrage, celui d’organisation naturelle des projets synthétise la philosophie de l’auteur.
Cette méthode d’organisation se veut simple. Elle n’entend pas se substituer à des méthodes plus formelles issues de l’ingénierie. Il s’agit plutôt d’une méthode complémentaire, qui peut être utilisée au quotidien. Elle est adaptée aussi bien aux projets professionnels qu’à des projets privés ou modestes comme l’organisation d’un dîner.
La méthode est qualifiée de naturelle par David Allen parce qu’elle reproduit les cinq phases de notre cerveau lorsqu’il s’organise. Ou plutôt lorsqu’il organise pour nous, à notre place. Ces étapes sont les suivantes :
La première phase consiste à répondre à la simple question du «pourquoi» du projet. Cela permet d’expliciter l’objet du projet, et de créer la motivation qui nous animera pendant sa mise en oeuvre.
C’est en répondant à cette question que nous serons capable de :
Après avoir explicité l’intention, l’objectif exact du projet, il est nécessaire de prendre conscience des principes que l’on souhaite respecter pour atteindre cet objectif. Ces principes sont les conditions que l’on se pose : «Je ferai tout pour réussir ce projet à condition que…». Cette étape explicite les limites dans lesquelles nous travaillerons.
La deuxième phase est essentielle. Elle consiste visualiser mentalement le projet réalisé. Pour cela il faut :#
Cette étape nous permet de savoir exactement où l’on veut aller, ce que l’on veut atteindre.
Une fois que l’on sait où aller, et pourquoi, il faut définir comment. C’est à la troisième étape, celle du brainstorming, du jaillissement des idées, que commence la définition du «comment».
Le procédé est simple: il faut noter en vrac, sans sélection, toutes les idées qui nous viennent à l’esprit. Et de continuer tant que de nouvelles idées arrivent.
Cette étape peut être optimisée par l’utilisation d’outils de cartes heuristiques.
L’étape d’après répond à la question : «quel est le plan ?»
Une fois que le cerveau a bien chauffé, que votre espace de travail est rempli de feuilles, de post-it et d’enveloppes griffonnées, il est tant d’organiser toutes ces idées. Il faut donc les rassembler, les classer par catégories, par relation de dépendances, par séquences, par priorités, etc.
L’organisation des premières idées permet généralement d’en trouver des nouvelles, qui les vont compléter, les détailler.
La dernière étape consiste à définir les premières actions. Elle est, avec le deuxième étape, celle de la visualisation du résultat, l’une des clés de cette méthode.
Pour chaque domaine défini précédemment, pour chaque point du plan, il faut décrire, précisément, quelle est la prochaine action concrète qui doit être réalisée. Il faut parfois aussi décider qui va la réaliser. C’est en rendant explicite chaque prochaine action que le projet va être mis en mouvement. Leur existence est la garantie de son avancement.
Sa simplicité nécessite de revenir sur les deux pivots autour desquels s’articule la méthode naturelle d’organisation des projets. La visualisation du résultat est le premier pivot. Outre qu’elle permet d’expliciter l’objectif à réaliser, elle déclenche un processus cognitif qui garantit la concentration de notre cerveau sur cet objectif.
Quant aux prochaines actions, elles apportent elles aussi la garantie d’un avancement concret. Leurs désignations matérialisent le passage de l’état de projet en projet à celui de projet qui a démarré. Elles apportent clarté, responsabilité et tranquillité de l’esprit. Tout cela pour une décision qui, le plus souvent, peut se prendre en cinq minutes, ou moins.