Après un peu plus d’une semaine d’absence, un seul article pour commenter la semaine. Et pour changer un article «papier», dans le hors série consacré aux geeks de Technikart. Il s’agit d’un entretien d’Alan Moore. Extrait:

[...] (Les comics) rabâchent tous la même idée de la vacuité de la vie moderne dans la classe moyenne américaine. On ne peut qu’être d’accord avec eux, bien sûr, mais il y a des problèmes nettement plus importants dans le reste du monde. L’Amérique est un pays qui se sert avec disproportion des ressources mondiales. Ceux qui sont bien installés dans cette société pourraient faire mieux avec leur art. Nous sommes dans un siècle plutôt sérieux, des choses vont nous arriver et il va falloir que l’on s’en charge. Je ne pense pas qu’il soit très bon ni de se retirer au sein d’une fantaisie superhéroïque, ni dans une esthétique qui met en avant l’horreur des choses.

Le propos est un peu naïf. Le support de l’entretien (un journal papier, un espace limité, une approche 'buzz') a peut-être empêché un développement plus approfondi de ces idées. Néanmoins leur intérêt restent double.

Alan Moore jouit d’une aura et d’un prestige peu égalé dans le monde des comics et de la bande dessiné. La sortie du film adapté de son oeuvre Watchmen étant imminente, le grand public ne va pas tarder à faire plus ample connaissance avec ce personnage. Immanquablement il sera présenté comme celui a fait entrer les comics dans l’âge adulte.

Et voilà qu’au même moment il se détache de ce qu’est devenu son héritage. Non seulement il considère que son oeuvre n’a pas été comprise par ceux qui s’en réclament, mais il en veut à quasiment toute l’industrie du comics d’ignorer le monde qui vient.

Il est très facile de généraliser son propos. C’est là le deuxième intérêt de ce texte. La question que pose Alan Moore est la suivante: Est-il encore possible de se divertir, de se cultiver dans un monde au bord du chaos?

Lui même continuant à écrire, sa réponse doit être Oui, sous certaines conditions.

Ps: Arbitrairement, la sélection de liens devient une parution totalement aléatoire. C’est bien plus simple ainsi. J’aurais suivi une tendance pendant deux semaines. Presqu’un record.